À la frontière du théâtre et des arts de la rue, les 26000 couverts savent manier le n’importe quoi avec maestria. Sous leur chapiteau farfelu, on peut voir un quatuor de cow-boys à flûte à becs, un dompteur de tente « deux minutes », la parade amoureuse d’un carton de déménagement ou encore une leçon de barbecue musical. De trouvailles en trouvailles, et avec trois bouts de récup’, ces virtuoses de la « loose » revisitent les codes de la revue avec un sens extraordinaire de la dérision et du rythme, si bien que le rire explose dans la salle à chaque nouvelle surprise.
En 2009, la troupe dijonnaise s’est lancée dans cette création collective pour s’amuser et se faire du bien. Promis juré, après ce spectacle, ils parleraient de choses sérieuses, du monde qui s’écroule et tout et tout... 10 ans et plus de 250 représentations plus tard, c’est toujours la même énergie folle, la même envie de se retrouver, se rassembler dans un feu d’artifice de rire exutoire et de finalement revendiquer la légèreté comme remède à la morosité ambiante. Ici la profondeur se lit entre les lignes et les gags: on y rit à gorge déployée des failles d’un monde absurde.