Simon Falguières choisit d’être au plus proche des spectateurs, dans un espace scénique minimal, afin de restituer l’itinéraire de ce clown qui avait bien des raisons d’être triste. Un théâtre de proximité pour « une véritable immersion dans la fiction » qui est aussi, à hauteur d’un homme, une évocation des cinquante premières années du XXè siècle.
Né dans une famille juive en Alsace, André Issaac participe aux combats de la première guerre mondiale durant laquelle il perd son frère, la grande blessure de sa vie. Lors de la deuxième guerre mondiale, il choisit l’exil, s’engage dans la résistance et devient, sur Radio Londres, l’un des animateurs de l’émission clandestine, Les Français parlent aux Français. A la Libération, il devient Pierre Dac, choisissant le masque du rire, cette « politesse du désespoir », pour dépasser ses douleurs et vaincre ses angoisses. Il sera le funambule iconoclaste du jeu de mot, du coq à l’âne, du calambour et des aphorismes absurdes. Celui qui créa et interpréta des feuilletons, Signé Furax, Malheur aux barbus, Bons baisers de partout (14 années d’antenne) restés dans la mémoire radiophonique. Celui dont la première pièce interprétée était un classique… revisité, Phèdre (à repasser) !
Après ce spectacle, il semble qu’on ne regardera plus de la même façon les facéties iconoclastes de l’inénarrable mage devin, Sâr Rabindranath Duval… Toutefois, « la prévision est difficile surtout lorsqu’elle concerne l’avenir ».