Lilo a 11 ans et demi, et les demis ça compte !
Dans sa petite ville de province il entend des injures, des phrases toutes faites sur « les noirs et sur les arabes » alors il s’empresse de les répéter à son tour comme un jeu, comme une vérité toute crue.
À l’école il s’éclate avec ses copains, surtout quand ils font des mauvaises blagues à Wilson un nouveau camarade de classe à la peau noire.
Lilo apprend la musique. Ce soir-là quand il revient à la maison avec une partition de boogie-woogie, quand il se retrouve devant son piano à travailler avec acharnement ce morceau trop rapide pour lui, il fait une découverte : la musique qu’il aime, le blues, le ragtime, le boogie c’est de la musique jouée et crée par des noirs.
Chaque soir, tel un Jiminy Cricket, un musicien noir va apparaître au piano de Lilo, Jelly Roll Morton qui se dit l’inventeur du jazz. Ce personnage roublard, à la fois sage et comique va lui raconter l’histoire de ces musiques nées sur le continent
américain au temps de l’esclavage et de la ségrégation raciale.
C’est décidé Lilo quand il sera grand il deviendra pianiste de boogie et de ragtime et il travaillera son piano avec toutes ses touches, les blanches et les noires.