Sur un sol de cendres, un personnage torse nu émerge et rejoint quelques errants. Vêtus d’un ciré jaune, d’un blouson rose, de jeans troués, d’une veste blanche, ils divaguent dans un espace dévasté convergeant vers une roche brillante, objet de toutes les attentions, de toutes les séductions… Un univers meurtri pour des individualités qui se craignent et s’épient, pour des êtres fragilisés prêts à succomber aux sirènes les plus folles.
Tout d’abord danseur, interprète sur le continent africain, puis avec les chorégraphes flamands Alain Platel et Sidi Larbi Cherkaoui, Serge-Aimé Coulibaly a créé sa compagnie en 2002 à Bobo Dioulasso, et s’est depuis imposé dans le paysage chorégraphique international. Avec des spectacles et des collaborations en Europe, en Inde ou en Australie, ses pièces, à l’écoute des bruissements de son pays, rencontrent les interrogations du monde. Partout, les mêmes inquiétudes partagées, et partout, les mêmes facilités et pièges de la séduction, du populisme, de la violence.