Combinaisons plastique moulantes et cagoules, robes rouges à gros pois blancs, calot militaire et jupe flamenco, sans oublier éventails et mantilles… la panoplie est complète.
Ainsi, au coeur de la masculinité exacerbée, toréador et capitaine des dragons en tête de cortège burlesque, la bohémienne est bohémien, la gitane est gitan, et le spectacle décalé, drôle et virtuose.
Avec huit danseurs dont une Carmen barbue chanteur, Philippe Lafeuille dérange en dégenrant. Il interpelle, bouscule et questionne mais surtout il fait rire.
La provocation est là, bien sûr, salutaire et nécessaire, mais l’humour est sans cesse présent, aux côtés d’une esthétique habile et toujours respectueuse de la pièce originale, elle-même invitation à la rébellion et hymne à la liberté.
« L’amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser… »