Sur le plateau, deux interprètes devant un autel et son retable, inscrivant ainsi la phrase christique du titre au cœur du dispositif scénique. Plus tard, ce sera dans une cour d’école, dans un cabinet de gynécologie, devant un écran d’ordinateur... Les lieux évolueront, avec les âges de la vie, les transformations du corps.
De l’enfance à l’âge adulte, les étapes sont restituées dans leurs instants fragiles. Il est question du corps, de sa « mutation », de son « dédoublement », de sa « mue ». Un corps remodelé sous le regard des autres depuis qu’enfant, « elle n’était ni vraiment petit garçon, ni résolument petite fille ».
Lillah Vial chante, Virgile-L. Leclerc scande. Entre deux, une distance, un dialogue, un miroir. Des failles entrelacées par les mots et le geste. « Un jour mon prince viendra » entend-on dans le lointain du spectacle. Et cette phrase surgie de l’intime, aussi urgente que nécessaire : « Je suis entre deux, le corps est tiraillé, à la lisière du reconnaissable » ... LGBTQIA+ comme alphabet de langages à (ré) inventer.