Laetitia Ajanohun est une jeune femme à la destinée cosmopolite et à l’inspiration vagabonde. Née en Belgique, après avoir joué, mis en scène ou collaboré à divers projets artistiques à Berlin, Brazzaville, Kinshasa, Montréal ou Paris, elle a fait escale à Évreux, plus précisément dans le quartier de Nétreville. Deux années passées en résidence au Tangram, afin d’accompagner des élèves de collèges et de lycées, des résidents d’un foyer ou un groupe de retraité(e)s dans des ateliers d’écriture.
Aujourd’hui, la dramaturge et comédienne ouvre son baluchon à souvenirs et nous fait partager « sa » Normandie, celle rencontrée, transmise, confiée lors de ses ateliers mais aussi « sa » Normandie, celle qu’elle doit à son imaginaire, à sa personnalité. Il ne faudra pas chercher là une Normandie « parigot-résidence secondaire et parcours à truite », comme le refuse le titre de cette restitution, mais une Normandie plus authentique, plus proche du quotidien.
Près de la gare, dans un hall d’hôtel ou au café, Laetitia a croisé François, Lola et Fanny, Adil, Isa et Yaya mais aussi Chouchou, Manu et Jack Boy, Jimmy Vegas et Marlon Mississippi. Des prénoms, des noms, des surnoms décalés, affectueux, des vraies gens. Et chacun a raconté, à sa façon, les choses drôles, celles qui le sont moins, les rumeurs, les coups durs, les petites anecdotes et les grandes aventures... On situe l’époque et on cite Georges Pompidou, Claude François ou Eddy Merckx. On parle des premières amours, des secrets du cimetière, du concert de Johnny qui donne des idées à deux apprentis rockers, ou de l’inauguration des nouvelles orgues. Toutes ces Légendes urbaines ébroïciennes ainsi recueillies, seront restituées, lors d’une lecture musicale. Des moments d’écoute, de partage, des instants complices et de découvertes. Un théâtre de proximité.