Dans un paysage « post-apocalyptique », cimetière de décombres et de restes abîmés de notre civilisation, des personnages rescapés nous content cette histoire. Ici, un homme erre, en quête des ossements du chanteur pour lui donner une sépulture. Là, un apiculteur, en lutte contre la pollution qui menace ses abeilles, retrace le « plus beau souvenir de sa vie » : sa participation, enfant à l’enregistrement de cette fameuse « bouteille à l’espace ».
Après ses adaptations de Russell Banks ou de Svetlana Alexievitch, Emmanuel Meirieu poursuit sa quête du réel et compose, ainsi et selon ses mots, un « monument aux oublié(e)s, aux abandonné(e)s, aux sans-traces ». Les images sont fortes, le dispositif scénique est impressionnant, les mots sonnent justes. Et, dans les étoiles, on entend la voix, le blues murmuré de Blind Willie Johnson.