Brune, lunettes à monture rouge, elle est gentille, Jeanne, pas compliquée.
Des bonnes notes à l’école et pas de petit copain pour la distraire des études.
Une petite fille modèle pour parents satisfaits. Elle fait du théâtre (le lundi !), du solfège le mardi, guitare et aumônerie le samedi, et, bien sûr, messe le dimanche.
Mais elle ne s’aime pas beaucoup. Un nez trop grand, des cuisses trop grosses, des fesses pas assez musclées, des seins trop petits et en poire, et j’en passe et des plus intimes !
Et puis elle ne peut jamais sortir, tout juste… rentrer ! Et c’est juste un enfer pour elle.
Face à son smartphone, un « monologue à plusieurs » s’engage car la jeune fille, en quête d’elle-même, se métamorphose en père, mère, prêtre.
Le dialogue s’instaure en direct sous nos yeux et les retours apparaissent sur le tchat. Dans l’intimité instagramesque, tout y passe, sa famille, sa virginité, son corps, la religion, les désirs et les rancœurs.
Visage et gros plans, effets zoom et détails du corps, l’image de la comédienne est portée sur écran tandis qu’elle évolue sur la scène. Elle parle, danse, se filme. Double jeu, effet loupe pour un miroir… portable.