En costume traditionnel, autour d’un arbre suspendu, le maître japonais enseigne la place primordiale du pin, toujours présent sur la scène du théâtre Nô, tandis que Simon Gauchet livre les secrets de ses forêts. L’un transmet les codes immuables du théâtre millénaire et l’autre la quête occidentale de la nouveauté et de l’originalité. Importance du geste, travail de la voix, Tatsushige, sans un mot, devient arbre lorsque Simon fait entendre Antonin Artaud, Paul Claudel et Le Chêne et le Roseau.
Un spectacle qui nous plonge dans les codes et rituels du Nô et dans les repères du théâtre occidental mais aussi dans une réflexion sur la nature dont l’arbre est la force tutélaire et emblématique. Les arbres parlent, murmurent, chuchotent quelques secrets, ils sont les témoins d’un temps et d’un monde disparus, tels ces arbres rescapés d’une bombe atomique à Hiroshima ou d’un tsunami à Fukushima. Dans un décor japonisant, tandis que la musique de Joaquim Pavy les accompagne en direct sur scène, les deux acteurs amis nous donnent une double leçon de théâtre. Une master class aux racines de l’art.