Assis autour d’un cercle de trois mètres de diamètre, les enfants voient s’animer sous leurs yeux une étrange créature faite de poils de laine ou de plumes. D’abord recroquevillée, elle va se déployer peu à peu. Au sol, à quatre pattes et jusqu’à la station debout, elle évoque en dansant des figures animales sans jamais les imiter. Ainsi reconnaît-on le tigre, le cheval ou l’oiseau à leur mobilité bien connue des enfants, leur dynamique sauvage ou domestique, voire volatile. Dans ce costume impressionnant, les totems s’emparent du corps et la danseuse devient un véritable bestiaire à elle toute seule.
La Compagnie Sylex propose avec ce rituel très doux une approche anthropologique de la danse. Comme lors d’un voyage aux pays des « Maximonstres » de Maurice Sendak, les enfants se réapproprient les gestes que notre vie civilisée fait disparaître : ramper, se secouer, grogner… Du plus doux au plus énergique, du plus simple au plus grotesque des mouvements, tout est danse. Dans cette énergie communicative, on en vient nous aussi à vouloir faire danser l’animal qui dort en nous et qu’il est bon parfois de venir chatouiller.