Au lendemain de la mort de sa mère, Ezra, un jeune poète, doit trouver les mots qui lui permettront d’évoquer la défunte mais les mots l’ont abandonné et il lui faut les rattraper… Tel est le point de départ, dramatique et poétique, de cette « pièce baroque », de cette fable, lunaire ou solaire, comme l’on voudra…
Il y a donc Ezra, le « poète de cette histoire » qui habite une « maison blanche à la périphérie d’une ville du nord ». Il y a Sarah, une jeune voisine amoureuse qui garde son secret et vient offrir un oiseau noir qui change de couleur par les nuits étoilées. Il y a l’Oncle Jean, le simplet qui peint des figurines dont il invente la destinée, Madame La Guerre, Monsieur Le Roi de Conte ou Madame Poésie. Et il y a la Responsable des funérailles « qui est jolie dans la voix ». Elle est venue car, « comme toutes les histoires, Les Étoiles commence par la mort de la mère »…
Simon Falguières a les mots dans les étoiles et l’imaginaire constellé. Il nous emporte dans une poésie intemporelle à la mélancolie singulière, au cœur de la création, de l’acte d’écrire en un temps douloureux, lorsque le rêve se heurte à la réalité brutale. Dès lors, il convient de partir en songe comme on part en voyage, avec peu de bagage, mais avec des yeux et des oreilles disponibles pour un temps de magie et de féérie.
Rien d’étonnant à ce que Wajdi Mouawad soutienne avec une réelle conviction Simon Falguières tant la parenté de leur théâtre total, épique et poétique, truffé de collisions spatiales et temporelles, est évidente. A l’image de sa précédente pièce Le Nid de Cendres, mais dans des proportions moins démesurées (la tétralogie du Nid de Cendres représente 6 heures de spectacle qu’on verra dans le Festival In d’Avignon l’été prochain), Les Étoiles sont aussi un spectacle d’acteurs porté par une troupe déployant une énergie folle et des comédiens capables de restituer la palette sensible de toutes les émotions humaines.
Un conte initiatique et théâtral à partager à partir de 12 ans. Étoiles dans les yeux garanties !