Danseuses et danseurs portent des combinaisons moulantes couleur chair, dessinées par Maria Grazia Chiuri, directrice artistique chez Dior ; une sorte de seconde peau tatouée sur laquelle se détache un cœur rouge. La musique d’Ori Lichtik - autre complice fidèle -, d’inspiration multiple et aux accents très cosmopolites, confère une beauté lancinante à cette pièce dans laquelle Sharon Eyal souhaite évoquer l’amour dans toutes ses dimensions et exprimer « les tentatives, les efforts consentis pour essayer d’être plus heureux, plus léger ».
Sur un plateau nu et sombre, dans des jeux de lumières et de brume, une danseuse est seule, fragile, vite rejointe par deux, puis quatre, cinq, six danseur(se)s. Les corps suggèrent et murmurent. Ils s’approchent, s’effleurent et se guettent. Ils se touchent à peine. Tout est réglé dans l’espace comme dans le temps, jusqu’à la perfection souhaitée, afin que l’émotion puisse se libérer. À chacun sa partition, à chacun son mouvement et pourtant la cohésion est là. Ils sont ensemble, dans une élégante asymétrie, dans une même ondulation hypnotique, envoûtante.
En co-accueil avec le Théâtre de l'Arsenal