Anna est comme hantée par les fantômes de son passé. Elle ne semble pas être dirigée par la raison mais par ses intuitions, sa sensibilité et ce qu’elle nomme elle-même, ses visions. Le propos est lourd mais approché avec légèreté dans le texte de Martin Legros et dans la mise en scène qu’il signe avec Sophie Lebrun. Avec cette nouvelle création, La Cohue poursuit son exploration des relations entre amour et violence, et présente un théâtre qui se construit à la vue de la salle.
Un plateau recouvert de confettis et de cotillons, des dialogues accompagnés et ponctués de percussions, le contraste transgressif est de mise dans cette pièce. Des costumes de Batman, un chevalier en armure, des oiseaux en suspension suscitent le trouble et l’amusement. Dans ce drame, la parodie est là pour forcer la note, pour amener le doute, pour emporter par le rire le public intégré dans le spectacle dans une sorte de complicité implicite.