Héla Fattoumi et Éric Lamoureux aiment à parler de « la puissance de la dissemblance », des « singularités entremêlées ». Pas étonnant dès lors, qu’ils aient trouvé dans l’œuvre matricielle du poète essayiste martiniquais, Édouard Glissant, la matière d’une réflexion chorégraphiée. « Tout-Moun », comme « Tout-Monde », et son invitation à une « mise en relation des imaginaires ».
Les interprètes sont marocain, malgache ou sri-lankais. Ils viennent de Tunis, de Montpellier, d’Alexandrie ou de Berlin. Ils viennent du monde et ils sont le monde. Ils évoluent dans cet univers sonore et visuel qu’ils manipulent et qu’ils paraissent confondre à leurs gestes. Ils interprètent une « danse chorale hybridée », une mosaïque créole, une « poétique de la relation » aurait dit Édouard Glissant.