Un sacre est le spectacle né de ces témoignages et de ces manques.
Un spectacle où l’on assiste à une sorte de cérémonie funéraire théâtrale, composite, faite de morceaux de vie, de mots empruntés, d’objets conservés.
C’est un souvenir, un chagrin, un bouquet de fleurs, une évocation joyeuse, un moment de théâtre, « une larme parmi les larmes ».
Une réparation.
La forme est elle-même composite, « au carrefour de la danse et du théâtre ».
Neuf récits s’y entrecroisent, une mort soudaine, une fin souhaitée, une inhumation dans le carré des indigents, le « je t’aime » d’une mourante, le témoignage d’une pleureuse…
L’ensemble parvient à créer un étrange rituel païen, une parade burlesque, une sorte de masque protecteur du deuil, un rire de défoulement, l’esquisse d’une transe, un partage respectueux, un pas de côté artistique.
« Enterrer les morts et réparer les vivants » (Tchékhov).